Terrazzo, entre rusticité et douceur

J’ai depuis quelques temps plus d’envies que de réels besoins. Oui, mais les besoins c’est facile de se les créer, me direz-vous ! Ici, le besoin vient que s’il y a du tri et du vide. Mais comme mes chandails sont tous encore en excellent état (merci le fait main), j’ai plutôt opté pour la transmission. Ma fille de 8 ans pique déjà dans mon vestiaire et s’est octroyé deux belles pièces, je pouvais me faire alors un nouveau pull… Et j’avais envie de beau, de chaud et de confort.

Modèle : Terrazzo Sweater de Petite Knit, un modèle de pull avec col roulé après avoir cherché de nombreuses semaines. J’avais dans mon stock le fil principal, ne restait qu’à lui associer un mohair.

Fil : J’avais en réserve trois rouleaux de Plötulopi d’Istex (coloris Black Heather), une fibre tout droit venue d’Islande qui est en forme de mèche (donc extrêmement fragile, le fil se brise régulièrement au cours du tricot, car pas retordu). Je l’ai associé à un fil lace de mohair Soft Silk Mohair de Knitting for Olive (coloris Soft Blue). Le but de cette association étant bien entendu de pouvoir porter le chandail sans se gratter. Les métrages : 750m de fil principal (attention c’est un worsted) et 900m de mohair (attention j’ai doublé mon col).

La patron recommande du Sport + Lace, j’ai pris du Worsted + Lace, j’ai donc dû opérer quelques modifications et choix (continue à lire si le suspens est insoutenable).

Taille : Petit tour de buste (fourmi ascendant limande) je me situais entre la taille XS et S. Or ne souhaitant pas avoir un pull oversize comme les porte la designer (ben oui chez moi il fait froid, alors le pull qui baille c’est non), et ayant un fil légèrement plus gros que préconisé, j’ai réalisé mon échantillon avec une aiguille plus petite. J’ai donc utilisé pour l’ensemble des aiguilles 4.5mm, puis 4 mm pour le col roulé, pour une taille XS.

Réalisation / modifications : On commence par l’encolure du chandail avec un peu d’aller-retour, puis la construction des épaules. Ensuite, on met les mailles obtenues après les augmentations des épaules en attente pour continuer le corps. Le col roulé se fait en reprenant les mailles de l’encolure, en mailles torses. J’ai modifié la règle en tricotant le fil rustique, plus non pas avec un, mais deux fils de mohair : pour s’assurer d’un peu de douceur dans le cou. Et j’ai bien fait !

Les manches ont subi une modification involontaire. En effet partie dans l’excitation de finir et porter tout bientôt ce nuage, j’ai omis de lire complètement les indications (tu sais la fameuse mention en même temps… ) Au moment où je m’en rends compte, je commence les modifications (car il n’est pas trop tard) et me cale sur les modifications proposées dans les tailles suivantes, ce qui donnera : après 57 rangs, faire un rang de 2 diminutions 5 fois tous les 7 rangs. Je continue en jersey jusqu’à la longueur attendue initialement et hop j’embarque ni-vu ni-connu j’t’embrouille pour les poignets.

Pour le corps, que j’ai réalisé avant les manches, j’ai fait des côtes en tricot double assez longues (trop pressée de passer aux côtés, j’ai dû commencer trop tôt et elles finissent longues) mais sans vouloir exagérer, je ferme mon chandail en point de rabat à l’italienne (Italian bond off) (c’est long !). J’n’étais pas convaincue et je le suis restée : c’était trop court ! J’ai tricoté les manches en suivant, puis ai repris le bas, pour l’allonger. Lasse d’acheter du mohair (2 puis 3 puis 4 pelotes), je m’en suis tenue à cela et ai calé ma longueur de pull sur mon métrage de mohair (la fille radine-pratique). La bande du bas est donc un peu étroite mon goût : mais avez-vous déjà dé-tricoté un tricot double en mèche et mohair #enferetdamnation, une fois ok, deux fois je souris et je renonce.

Ce que j’ai aimé : C’est un coup de coeur pour le mohair, même si le prix freine toujours mon élan vers ce flirt avec la douceur. La coupe du pull est super confortable, les épaules sont bien calibrées.

Le col roulé est parfait, la longueur est vraiment bien négocié pour limite reposer ta tête dessus. Pas de difficulté pour y passer, c’est bien élastique.

La blocage du pull (lavage séchage en douceur) a donné un drapé doux au corps (j’ai douté un peu de l’effet rude et cartonné lors de la fabrication).

Ce que j’ai moins aimé : Le point tricot double des côtes du bas du pull : de deux points de vue : le premier, le col roulé étant fait en côtes torses, ça me chagrine un peu de ne pas avoir un raccord visuel avec les autres ” extrémités” du pull. C’est pourquoi j’ai misé sur les côtes torses aux poignets. J’aurai dû faire de même en bas peut-être.

J’ai hésité à faire la même chose sur le bas du chandail, et puis mon côté bonne-élève l’a emporté et j’ai re-fait le point assez emblématique des techniques utilisées par cette designer : le tricot double (tu tricotes en même temps deux pans d’une bande). Malheureusement je trouve le rendu peu élastique et cet effet étiré gâche un peu le bas je trouve.

Aussi quand j’ai eu bloqué et enfilé le pull, je trouve qu’il fait parfois des petites vagues/bosses devant et derrière à la base du col roulé. Pis après je me dis que je suis trop perfectionniste et que jamais je ne me serais fait cette réflexion avec un pull du commerce (pis il suffit de tirer dessus pis c’est bon).

On pourrait croire comme cela que les points négatifs sont plus nombreux que les positifs, mais il n’en ai rien, c’est vraiment une pièce que je mets beaucoup, hyper confortable, chaud, qui s’accorde si bien avec tout. C’est un bon pari que de l’avoir tenté (et adapté). La couleur aussi est pour beaucoup dans mon engouement, aussi glacée que classe.

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