Si vous connaissez un peu votre obligée (là c’est moi, cherche pas), et même si vous ne la connaissez que par ici, vous savez sûrement que sa langue est bien pendue et même un peu fourchue parfois.
Alors participer à un test de tricot c’est un peu de la torture… et pas à cause du modèle ! On reçoit quelque chose de secret, on le tricote en secret, on envoie ses remarques en secret… et on attend. On attend. On attend qu’il puisse naître au grand jour pour laisser sa langue et ses doigts ici s’exprimer. En témoignent les photos j’ai bien attendu 2 saisons et demie québécoises pour vous parler de ce projet.
Ce projet, c’est la sortie d’un e-book pour une collection spéciale de patrons, rassemblant plusieurs designers, autour d’une même laine de Julie Asselin : La Nurtured Collection
Pour le modèle que j’ai testé, Hilary Smith Callis est la designer derrière le site The Yarniad. Cette fille, petit-fille, arrière-petite-fille d’agriculteurs, qui a travaillé pour la NASA s’est pris de passion pour le tricot et a développé ses premiers modèles après avoir tricoté son premier chandail. J’aime cet éclectisme !
Je ne connaissais pas son site avant ce test, mais avait croisé sur Ravelry certains de ces modèles (de beaux pulls basiques, des cols tubes aux dessins géométriques discrets), mais c’est par une chaîne humaine que j’en suis venue à la connaître un peu plus.
Pour faire plaisir à Hilary, on pourrait même dire grâce à une équation à 4 inconnues (mais pas tant que ça).
D’abord tu prends Hilary, une designer anglophone, qui imagine un col tombant légèrement sur les épaules, tu additionnes à une consoeur designer de talent Elise Dupont qui apporte son soutien francophone (tech editing on dit), et tu lui octroies une racine pas carré du tout québécoise Julie Asselin qui décline ce modèle dans sa fibre dernière-née et ça donne une Perrin qui fait chauffer ses aiguilles (mais aussi d’autres d’autres mordues comme moi)
Modèle : le col Simone de Hilary Smith Callis à retrouver dans l’e-book The Nurtured Collection de Julie Asselin.
Fil : Nurtured, colori Chambray de Julie Asselin. Il m’a fallu environ 360m ou 400 yards soit presque 3 écheveaux. Il existe 3 billets sur son blog qui raconte la naissance de cette fibre en association avec la filature Green Mountain Spinnery : article 1, 2 et 3.
Taille : aiguille 5 mm pour le patron, je l’ai réalisé en 4.5 mm pour être raccord avec mon échantillon (oui je suis bien les indications parfois). Le col est en taille unique.
Réalisation/modification : Ce col a la particularité d’être monté de façon insolite (en tout cas pour moi). Sans dévoiler le patron, on forme tout d’abord un demi-cercle sur lequel viendra se construire au fur et à mesure la partie torsadée, qui est alors un trésor de patience et de vigilance.
En effet, vous trouverez des diminutions double, des rangs raccourcis, des torsades à deux endroits différents à faire à des intervalles différentes. Les rangs raccourcis augmentant le nombre de rang sur la torsade la plus à l’extérieur, il est important de se prendre des repaires, comme des anneaux marqueurs (ce que recommande l’auteur) ou de noter (ce que j’ai fait). Une fois que cette torsade s’est imprimée dans mon esprit, j’ai pu enclencher le pilote automatique.
Aucune modification du patron à ma sauce puisque c’est un test. Evidemment pour tester et voir si les explications font du sens, si tout paraît bien compréhensible pour les prochains utilisateurs, il est important de suivre les explications à la lettre. Cependant, si j’avais à y ajouter mes petits trucs, j’aurai essayé d’éviter la couture de la torsade pour la fermeture du col. Peut-être en faisant un montage provisoire de la bordure au début pour la fermer (et former le cercle) avec un grafting. Plus discret et plat qu’une couture classique, surtout sur ce type de col.
Mon feedback : oui je parle un peu anglais, et j’habite au Québec alors je mixe tout ensemble…
Ce que j’ai aimé : l’initiative du test, et découvrir cette laine très naturelle et gonflante. J’ai aimé aussi voir se dessiner au fur et à mesure ce col au montage inédit pour moi. Les deux torsades m’ont conquises.
Ce que j’ai moins aimé : la fermeture arrière du châle par une couture. Même en la faisant la plus discrète possible, je ne suis pas super convaincue et tenterait plus un grafting.
Par contre, pour son rendu final, je me suis trouvais bien embêtée quand à son usage. C’est un fait, je mets peu de châle car le côté utile chaleur prime toujours pour moi sur le côté décoratif. Ou alors il me faut un châle bien enveloppant comme mon Trendy Châle que je traine partout par temps froid (il sert aussi de couverture supplémentaire pour E. lors de balades un peu trop fraîches). C’est pareil pour les cols qui ne sont pas des tubes étroits. Ce modèle du Simone reste pour moi donc un col d’Automne québécois ou d’hiver Européen, assez décoratif mais trop éloigné de mon cou pour me tenir chaud, à moins d’être planqué sous mon manteau d’hiver.
Les photos en extérieur ont été faites par -44 en ressenti au milieu d’un lac gelé. Mon air crispé en témoigne… J’avais enlevé ma tuque pour faire ma maligne, mes cheveux ont gelé. Assortis aux cils, ceci dit…
Les jours moins frais, en ce moment, m’aident un peu plus à lui trouver une place au-dessus d’une petite veste ou perfecto… Ou il sera toujours temps de le transformer en un autre vêtement si au bout de quelques mois il n’a pas réussi à s’imposer dans ma garde-robe !
Vous pouvez également découvrir le petit pull sans manches Françoise de Glenna C. et le pull Hortense de Veronik Avery.
Magnifique couleur! J’allais dire la même chose pour son utilité lors des hivers québécois.
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